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Premières bières lorraines

L’origine de la bière se perd dans la nuit des temps. Elle serait aussi ancienne que le pain, comme lui, signe de civilisation. Dès le début de l’agriculture, la bière, le « pain liquide », est fabriquée à partir de céréales cultivées. On en trouve chez les Sumériens, les Égyptiens puis, les Romains, les Goths, les Gaulois. Elle est connue de l’Orient à l’Occident, dans l’Ancien et le Nouveau Monde. 

En Lorraine, les plus anciens vestiges sont des stèles remontant au IIIe siècle. L’une d’elles, découverte à Sarrebourg, est visible au Musée de la Cour d’Or à Metz. Elle représente Sucellus, dieu des brasseurs, au côté de Nantasuelta, déesse de l’hydromel. Plusieurs communautés religieuses brassent de la bière. En Lorraine, on trouve trace d’une « cambra » (brasserie) dans une donation à l’Abbaye de Gorze en 770. À Nancy, ce sont les Cordeliers qui approvisionnent la maison ducale. En 1588, Charles III leur accorde une subvention de 200 livres pour agrandir leur installation. En 1591, cette « bierrerie » est transférée dans l’actuelle rue de la Monnaie.

En 1608, des moines bénédictins anglais, fuyant les persécutions religieuses, s’installent à Dieulouard. Ils cultivent de nouvelles variétés de houblon et fondent une brasserie dont la réputation s’étend à toute la région. Ils fourniront en particulier la cour de Stanislas à Lunéville.

En 1702, Léopold fait construire une nouvelle brasserie sur le ruisseau Saint-Jean à Nancy (emplacement proche de la synagogue actuelle). Elle est confiée à Deschamps qui bénéficie de l’exclusivité de la fabrication et de la distribution de la bière à Nancy. En 1721, il la cède à Evrard Hoffmann dont le fils, François, transfère la brasserie place de Grève (actuelle place Mathieu de Dombasle) en 1768. Elle est qualifiée « d’une des plus belles et des plus commodes de France ». En 1777, Hoffmann cède l’affaire à son gendre, Arnaud de Praneuf, qui espère jouir tranquillement du monopole. Mais la révolution survient et le monopole disparait.

Avec l’abolition des privilèges, on assiste à la multiplication des petites brasseries. En 1805, il y a 85 brasseries dans le département de la Meurthe dont 29 à Nancy. Plus de 300 sont recensées en Lorraine au XIXe siècle. Cependant la pratique du brassage repose toujours sur une connaissance empirique, transmise de génération en génération. Il faudra attendre la seconde moitié du XIXe siècle pour que les progrès techniques et scientifiques permettent aux brasseurs de comprendre, contrôler et maitriser les réactions intervenant dans la fabrication de la bière.

Au XXe siècle, l’évolution technologique, les destructions provoquées par les deux guerres mondiales, le développement de la brasserie industrielle et son jeu de fusion-absorption provoquent la fermeture de la plupart des brasseries. Seule, celle de Champigneulles perdurera.

À la fin des années 1980, le concept de microbrasserie apparu en Grande Bretagne puis au États-Unis quelques années auparavant arrive en France. En 1993, s’ouvre à Amnéville la première microbrasserie lorraine. On en compte aujourd’hui 70 dans la région et plus de 1600 en France.

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