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Art nouveau et art déco

« Boostée » par l’arrivée des « optants » ces alsaciens et mosellans ayant fui les territoires occupées après la défaite de 1871, la Lorraine connait à la fin du XIXe et au début du XXe siècle une période particulièrement dynamique aux plans intellectuel, industriel et artistique. C’est dans ce climat que naît l’École de Nancy, un mouvement artistique touchant tous les secteurs d’activités, notamment celui de la brasserie. Plusieurs témoignages de cet âge d’or sont toujours visibles

  • L’immeuble Kempf (40 cours Léopold à Nancy), construit en 1903 par Félicien et Fernand César pour Nicolas Kempf, négociant en bière, présente des balcons, des ferronneries, des menuiseries caractéristiques du naturalisme de l’Art nouveau. Des décors d’orge et de houblon évoquent l’activité du propriétaire.
  • L’hôtel de La Comédie à Toul (15 rue Gambetta) construit en 1904 jouxte le théâtre. Il a aujourd’hui perdu sa vocation initiale pour devenir un magasin, mais les décors évoquant la brasserie : feuillages de houblon et épis d’orge ainsi qu’une grande étoile à six branches, l’étoile du brasseur attestent de sa destination.
  • Maitre verrier renommé de l’École de Nancy, Jacques Gruber a créé de nombreux vitraux pour des brasseries lorraines dont celles de Champigneulles, Maxéville, Vézelise. Deux verrières réalisées en 1910 pour la salle de dégustation de la brasserie de Vézelise sont aujourd’hui présentées au Musée de la Brasserie à Saint-Nicolas-de-Port.
  • Louis Guingot est membre du comité directeur de l’École de Nancy dès 1901. Il a réalisé de nombreuses peintures murales dans des brasseries aujourd’hui disparues. Un de ses tableaux présentant saint Arnould bénissant la brasserie de Champigneulles est exposé au Musée de la Brasserie à Saint-Nicolas-de-Port.
  • La brasserie Excelsior (50, rue Henri Poincaré à Nancy), ouverte en 1911 par les frères Moreau, brasseurs à Vézelise, constitue un fleuron de l’École de Nancy. Cet établissement, intégré dans l’ancien Hôtel d’Angleterre, a été aménagé et décoré par les artistes les plus en renom de l’Art nouveau très actifs à Nancy au début du XXe siècle : Louis Majorelle, Jacques Gruber, Antonin Daum. Menacé de destruction dans les années 1970, il est sauvé par une poignée de Nancéiens attachés à leur patrimoine. Son classement au titre des Monuments Historiques en 1976 assure maintenant sa pérennité. 
    « L’Excel » comme l’appellent familièrement les Nancéiens constitue un témoin de la transition entre l’École de Nancy et l’Art déco en vogue dans les années 1930. En effet, une extension réalisée par l’architecte Alexandre Mienville en 1931 avec, en particulier, la contribution du ferronnier Jean Prouvé, adopte résolument le style Art déco.
  • Le Palais de la bière, construit en 1926 par Pierre Le Bourgeois (48, rue Saint-Jean à Nancy) pour la brasserie de Champigneulles est lui aussi un immeuble typique de l’Art déco. Aujourd’hui, les locaux abritent une banque. Seuls les décors stylisés de houblon sur la ceinture haute de l’immeuble et sous les tablettes des balcons rappellent la vocation première du bâtiment.
  • Le vitrail de Georges Janin (1851-1955) qui ornait la salle principale du Palais de la Bière est aujourd’hui conservé au Musée de la Bière à Stenay. D’un style résolument Art déco, il évoque le miracle de Saint-Arnould qui a fait de lui le patron des brasseurs lorrains.
  • La brasserie de Saint-Nicolas de Port
    Ce bâtiment emblématique de l’architecture Art déco industrielle a été construit en 1931 par l’entreprise France-Lanord et Bichaton (FLB) sur la conception de l’architecte Fernand César. Son organisation générale répond strictement aux standards de l’époque pour faire d’elle ce que l’on pourrait appeler une « brasserie modèle ». L’entreprise dirigée par la famille Moreau est cédée en 1972 au groupe Stella-Artois qui cesse la production dès 1985. Le portail d’entrée et la « tour de brassage » seront classés Monuments Historiques, leur permettant ainsi d’échapper à une démolition déjà programmée. L’ensemble du site est racheté par la commune qui conservera la tour de brassage et le bâtiment administratif pour en faire un musée dont elle confie la gestion à une association.

premières bières lorraines

En Lorraine, on retrouve d'anciens vestiges d'activités brassicoles datant du III e siècle

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